(Le journal d'un enfant)
Par Hayat BENAISSA
Sous la direction de Christian LOOCK
Université de Lille 3 - UFR IDIST (Information, Documentation, Information Scientifique et Technique)
CARACTERISTIQUE DE L’OBJET
Le format est italien. C’est un livre au volume plutôt fin qui privilégie les couleurs et le texte plutôt que la grosseur. la couverture fait penser à un journal intime avec le fermoir, ce qui sied bien au thème journal d’un enfant ; la présentation physique du texte incarne l’esprit qu’il y a derrière. Le narrateur est le héros de l’histoire, pour rester dans l’esprit du journal intime. En effet, afin de sensibiliser le jeune lecteur au thème historique traité (ici les pirates ou la grande guerre), on replace les évènements dans un contexte plus fictif, qui fasse travailler l’imagination, afin que l’apprentissage de l’histoire ne soit pas rébarbatif. Il s’agit de sensibiliser un lectorat jeune, et pour cela tout est sollicité, jusqu’à la présentation du texte. Ainsi, la mise en page est largement exploitée.
Au milieu du livre, une page est beaucoup plus courte que les autres. Dans « prisonnier des pirates », l’illustration occupe un vaste espace et est entourée de textes explicatifs, qui relèvent davantage de la légende, par ailleurs. Les armes d’assaut sont décrites à côté des combats afin de le suivre de manière intelligente et de savoir de quoi il s’agit et comment les pirates se battent. Cela fait penser à un film offert à l’attention des enfants. Par ailleurs, cette colonne explicative est bien placée puisque, étant sur la même page que la description du combat, elles donnent l’impression d’en être indépendantes étant donné que les couleurs ne sont pas assorties à celles de l’illustration de ce même combat.
Par ailleurs, afin de marquer l’esprit de l’enfant d’une empreinte historique, certains textes sont imprimés sur des illustrations de parchemin. Probablement dans le but de mettre en avant l’ancienneté de ce thème. Le type de papier est très exploité.
Ainsi, dans le livre « Pendant la grande guerre », ce n’est pas du parchemin mais du papier de cahier d’école qui est exploité. La narratrice étant une jeune écolière, cela est plus à même de frapper les esprits et de créer un sentiment d’empathie de la part du lecteur. Les principes de présentation sont les mêmes pour chaque livre et sont adaptés en fonction du thème choisi. Pour en revenir au papier utilisé, le parchemin comme le cahier d’école sont placés dès le début du livre, sans texte, certainement parce qu’ils sont parlants par leur simple présence. Le papier, support de l’écriture, fait office ici de texte.
Le titre « journal d’un enfant » est inscrit sur une affichette clouée, le titre lui est écrit avec les mêmes caractères :gras pour le thème étudié. Le prénom de l’enfant narrateur, ainsi que le lieu où se déroule l’action, avec un repère temporel. Et pour illustrer la chose, le dessin de l’enfant annonce, pour ainsi dire, la couleur.
TYPE DE DOCUMENT
Sous le thème du journal intime, sensé attirer la curiosité du lecteur dans une intimité enfantine qui lui est destinée, le livre est pédagogique et historique. IL narre des évènements, avec comme toile de fond, les pensées et la vie du narrateur. En outre, chaque auteur explique pourquoi il ou elle décide d’écrire. Soit pour améliorer son style, selon les conseils de la maîtresse d’école, ou pour suivre l’exemple des grands capitaines de bateau, en ce qui concerne notre jeune matelot. Mais l’écriture du journal n’est jamais le fruit d’un simple désir, il est toujours raisonné.
LE DISCOURS PARATEXTUEL
En ce qui concerne la quatrième de couverture, nous pouvons remarquer, par exemple, que ce qui est mis au centre est l’image, car c’est cela que l’enfant va retenir, au final : des clichés qui marqueront son esprit. Trois éléments sont mis en exergue : la description rapide du personnage, une description du superficielle du livre, ainsi qu’une petite précision quant à la fonction utile et pédagogique du livre. Ce qui veut être mis en valeur est écrit en gras. Nous pouvons noter, encore une fois, que c’est dans le but de ne pas charger le travail de l’enfant avec des lectures inutiles et parfois assommantes. Il n’y a que le strict nécessaire. Par ailleurs, il y a une précision sur l’auteur et les dessinateurs du livre.
LES OUTILS DOCUMENTAIRES DE REPERAGE
-Le sommaire est organisé d’une manière plutôt complexe. Deux pages portent un même nombre. Le sommaire est précisé avec des couleurs précises. Par exemple, dans « la grande guerre », la page douze est composée de deux parties différentes, l’une précisée en gris clair qui est le texte principal, l’autre en gris plus foncé, à gauche, est une précision historique avec une illustration qui déborde sur la deuxième page.
-une rubrique qui introduit le texte, appelée « des clés pour comprendre », avec pour simples interrogations : quand, où ? qui donne des explications sur le texte et qui fait office d’introduction.
-au final, il est précisé à l’enfant que c’était une histoire fictive, mais basée sur des faits réels avec à l’appui des références historiques et documentaires et des explications de leur exploitation par des spécialistes.
-par contre, il n’ y a pas de bibliographie, la rubrique sus-mentionnée faisant office de référence en la matière.
LES OPTIONS POUR LES TEXTES
Le ton étant celui du journal intime, la narration se fait à la première personne. Le langage est simple et clair. Le récit est celui d’un enfant qui partage avec son outil d’écriture ses impressions, ses sentiments et la façon dont il perçoit l’évènement qu’il vit au quotidien.
LES OPTIONS POUR LES IMAGES
La narratrice qui apparaît en couverture est d’un physique banal afin que l’enfant s’identifie plus facilement à elle. Elle s’appelle Rose et la couleur de la couverture en porte la couleur. Nous pouvons noter un lien entre ce prénom qui évoque douceur et optimisme et la guerre qui est plutôt synonyme de mort et de drame. Cela annonce la couleur, pour ainsi dire, de l’histoire ; ce qui est souligné ici est l’innocence de l’enfant.
Dans « la grande guerre », les choses sont parfois expliquées de manière suggestive, il n’ y a pas d’insistance sur tel ou tel évènement. Mais les éléments culturels liés à une terre sont illustrés. Ainsi, le sucre de canne est montré en photographie. Alors que les terres de l’île sont des dessins. Nous pouvons noter qu’il y a d’ailleurs plus de dessins que de véritables photographies. Probablement pour une raison de moyens financiers.
L’image a d’ailleurs une place centrale au sein de cette collection. Elle en est l’outil majeur, les textes ne servent qu’à expliquer les textes et à attirer le lecteur dans le monde du narrateur auquel il s’identifie.
LE PUBLIC AUQUEL LA COLLECTION EST REELLEMENT DESTINEE
Le narrateur a une dizaine d’années et de fait, le lecteur ciblé en a de même, c’est ce que nous pouvons en conclure, par déduction car rien n’a été signalé dans le livre. Tout enfant peut se reconnaître et comprendre le livre ; illustrations, textes simples sans pousser vers l’extrême. Les thèmes intéressent tout public.
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